Angers juin 2003
A 57 ans,j’ai été admis au DESS, très fier d’être dans les 20 admis sur plus de
150 candidats. J'ai été réellement passionné par cette année d'études (seul sénior
au milieu de 20 juniors de 22 - 25 ans ) à l'istia d'Angers J'ai parcouru 220 Km
chaque jour pour assister aux cours et n'en ai ressenti aucune fatigue, c ‘était
un réel plaisir d’aller suivre cette formation. Le plus difficile était de se lever
à 6h tous les matins. Je livre mes impressions pèle-mèle :
- Bizzarement, je ne me suis absolument pas senti "largué" ni par la densité de travail
ni par les sujets abordés.
- Je travaille différemment de mes amis étudiants ! Je suis beaucoup moins "scotché"
devant l'écran d'ordinateur. Lorsque je travaille devant l'écran j'ai souvent un
stylo et un papier à proximité et j'imprime souvent. Les étudiants ont rarement un
tel instrument barbare. J'aime le contact avec le papier. Il y a une notion de durée,
de matérialité (odeur,toucher,...) qui n'existe pas avec le virtuel. J'utiliserai
une formule choc en disant que "je suis de la génération de l'écrit, alors qu'ils
sont de la génération de l'écran". Dans le même esprit, j'étais très souvent à la
bibliothèque universitaire, mes amis ne la fréquentant pratiquement pas.
- Je regarde une fois par jour ma boite d'e-mail, alors que mes amis sont sans cesse
en train de lire ou d'écrire des messages. Même constat pour l'usage du téléphone
portable. qui devient réellement agressif lorsque les intervenants (ca m’insupporte!)
ou les étudiants répondent au téléphone pendant les heures de cours !!!!
- Très bon constat : je n'ai eu aucune difficulté à travailler en groupe. Nous avions
un projet de 4 mois à rédiger avec 4 camarades sur le cyberentropie de l'économie
numérique. Il n'y eu aucun problème. Je n'étais pas le chef de projet. Il y eu une
grande complicité entre nous. J'ai été très surpris de mon adaptabilité en me soumettant
aux consignes "des jeunes étudiants" qui avaient 30 ans de moins que moi , l'intéret
du projet prévalant. Je me suis souvent incliné devant les orientations qui m'étaient
données, car les orientations prises étaient cohérentes.
- Je regrette par contre que les jeunes étudiants interviennent si peu en cours. J'étais
personnellement obligé de m'abstenir de poser trop de questions aux intervenants,
afin de ne pas accaparer la parole. A ce sujet, j’étais très connu dans la promotion,
car je posais systématiquement la question suivante à tous les intervenants « Que
va-t-il se passer sur la planète si tous les réseaux sont victimes d’une panne ou
d’un attentat informatique, électrique? bof, leur réponse n’est pas convaincante,
Ils ne se sentent pas concernés.
- J'ai été impréssionné par la dimension humaine et la puissance de réflexion de certains
intervenants. En revanche j’ai été stupéfait par la nullité, l’incompétence ou le
"je m’en foutisme" de certains autres. J’estime que 50% du corps enseignant et administratif
était inutile, non motivé, trop agé. Certaines matières étaient sans intéret (10
h de cours de compabilité, avec un examen digne d’un diplome d’expert comptable !)
Visiblement il n’y a aucun contrôle. Le "mamouth" a vraiment besoin d’un dégraissage.
2 autres petites anecdotes :
- L’établissement a reçu 50 nouveaux ordinateurs juste avant la Toussaint. En mai,
les emballages vides étaient encore dans les couloirs!!!
- Certains profs sont toujours en retard, absents une fois sur 2. Il fallait même les
chercher à la gare, comme s’ils ne pouvaient pas gèrer leur temps !
- J'ai vraiment découvert la dimension exponentielle du monde de l'information. exponentiel
dans le positif (cyber-énergie), exponentiel dans le négatif (cyber-entropie).
- J'ai l'impression d' être un précurseur. J'imagine très bien dans quelques années
des campus où les jeunes côtoient des moins jeunes. Il faut en finir avec les antagonismes
jeunes/vieux, vie professionelle/vie étudiante, manuel/intellectuel, travailleur/retraité,
...
- En revanche, l'usage permanent du jargon américain m'insupporte.